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Le développement personnel, que faut-il en penser ?

Le développement personnel est un concept capitaliste. Il est le capitalisme même adapté à l'individu.
Le développement personnel t'apprend à être "la meilleure version de toi-même", à être "plus productif.ve", à comment "réussir ta vie".
Il s'immisce dans toutes les sphères de ton existence : ton couple, ta vie sociale, ta vie professionnelle, et même ta vie intime avec toi-même.
Le développement personnel crée des attentes vis-à-vis de toi même qui sont trop difficilement atteignables : personne n'arrive à tenir une morning routine de 2h + un travail à hautes responsabilités + une vie sociale et familiale épanouie ; ou trop peu de personnes, qui sont des exceptions.
De plus, le dev. perso. te vend des valeurs à avoir, comme si elles étaient la norme : la productivité, mais aussi la minceur, la richesse, etc.
Tout cela est profondément délétère car proposer des solutions individuelles à des problèmes sociaux n'est pas une réponse.
Tu peux culpabiliser et beaucoup douter de toi quand tu lis partout que "tout est une question de motivation" ; alors que si tu n'as pas de travail, c'est parce que tu subis une discrimination systémique.
Le développement personnel étouffe le racisme, le sexisme, le classisme, la validisme avec des concepts de "volonté" et de "loi de l'attraction".
Je suis désolée de te le dire (j'aimerai sincèrement que cela soit différent), mais nous n'avons pas tou.te.s les mêmes chances de "réussite" (à en croire les critères que le capitalisme souhaite imposer). Car nous n'avons pas tous les mêmes ressources financières, les mêmes ressources matérielles, ni le même réseau.
Effacer ces différences ne fait de bien à personne. Et faire passer l'exception (la personne de secte féminin et/ou noire et/ou gros.se et/ou pauvre et/ou handi qui a "réussi") pour la règle est vicieux.
Car la beauté, l'argent et la gloire ne sont pas un rêve universel, et heureusement.
On aimerait nous imposer un rêve unique, mais qu'est-ce qui est réellement souhaitable pour nous ?
Et si on réfléchissait à l'impact de ce système de pensées sur notre santé mentale ?